Quatrième de la conférence Est à égalité avec les Celtics, Atlanta réalise une saison magnifique. A tel point que certainsobservateurs voient en cette équipe des Hawks l'un des concurrents sérieux pour le titre NBA. A quelques semaines de la fin de la saison régulière, mon camarade StillBallin et moi même, revenons sur la sensation Atlanta mais aussi et surtout sur les réeles chances des Hawks pour la post-season.
Au sein d’une conférence assez dégagée, les Hawks peuvent-ils au final faire de l’ombre aux Celtics/Magic et surtout aux Cavaliers lors des prochain playoffs, au point d’atteindre les NBA Finals ?
StillBallin, UnlimitedNBA : Voir les Hawks aux avant-postes de la
conférence Est n’est pas quelque chose qu’on aurait pu croire quand trois ans auparavant ils draftaient Al Horford en troisième position. Tout comme le fait de voir leur nom et le mot « Finals »
dans une même phrase quand bien même celle-ci est à la forme interrogative. Atlanta a tellement trusté les premières places de la draft et cela avec une réussite toute relative (Marvin Williams
en seconde position devant Deron Williams et Chris Paul, Shelden Williams en n°5,…), que leur aventure en NBA ressemblait à une course éperdue dans le vide. Mais finalement, ces moments
difficiles ont accouché d’un effectif de très bon calibre qui, cette année, semble être arrivé à maturité. Ce qu’on a aujourd’hui devant les yeux est une équipe diablement athlétique avec du
talent plein les pognes et une solidarité qui semble provenir tout droit de ces nombreuses saisons passées ensemble.
Mais cela sera-t-il suffisant face à Boston, Cleveland ou Orlando ?
Sur un match ou deux, certainement. Sur une série de playoffs, j’en doute. Vous souvenez-vous de l’an passée ? Impériaux pendant toute la saison et les deux premiers rounds des playoffs, les Cavs
de Lebron James se sont fait sèchement couper le sifflet par Orlando, prenant cette finale de conférence en pleine face comme si la post-season, la vraie, n’avait commencé pour eux qu’à cet
instant-là. Et pour cause, les adversaires qu’ont rencontrés les boyz de l’Ohio lors des deux séries précédentes et qui ont été renvoyé chez eux d’une pichenette désinvolte, étaient trop peu
compétitifs pour mettre les Cavs dans le bain des playoffs et les affûter en vue des combats qui les attendaient sur les dernières marches. Le résultat fut dévastateur. Battu en concentration, en
intensité et en dureté mentale par une équipe d’Orlando qui avait peu de temps avant dû se débarrasser des Celtics au cours d’une bataille au goût de souffre, Cleveland n’a jamais paru être au
niveau qu’exige une finale de conférence.
Et qui trouvions-nous parmi ces deux oppositions faiblardes et maudites pour les Cavs ? Je vous le donne en mille, Atlanta. Alors certes, les Hawks de cette saison sont meilleurs que leurs
prédécesseurs mais ça reste difficile d’imaginer qu’une petite année a suffi pour les faire passer des tendres chevreaux facilement balayés par Lebron James l’an passé, à une machine de guerre
capable de marcher sur d’autres machines de guerre. Les playoffs n’ont rien à voir avec la saison régulière. Dès les 82 matchs emballés, tous les curseurs sont montés de plusieurs crans.
L’intensité est plus forte, les dispositions mentales s’aiguisent, le jeu se durcit, les défenses se resserrent et s’enroulent de barbelés. La pression n’est plus la même, la volonté adverse
appuie sur le thorax, la lucidité devient un paramètre crucial. Or, à l’heure actuelle aucun joueur de la franchise de Georgie n’a vraiment pu se frotter durablement à cette atmosphère
particulière et plus encore, la maîtriser. Aucun Hawk ne possède l’expérience des playoffs si ce n’est celle de se faire envoyer balader dès le premier pied posé dans l’arène. Face aux guerriers
chevronnés que sont les Cavaliers de l’Ohio, les Celtes du Massachussetts et à un degré moindre mais finaliste l’an passé, les Etincelles Magiques de Floride, la différence de vécu pourrait bien
venir taper les jeunes faucons derrière la tête.
Ce déficit n’est pas insurmontable mais sans cette expérience, je crains que les Hawks frappent un mur. Parce qu’affronter des vétérans couturés de cicatrices n’est pas le seul problème que les
playoffs risquent de leur opposer. Comme pour leur leader, Joe Johnson, leur jeu d’attaque repose en grande partie sur leurs qualités de un contre un, avec d’ailleurs un talent et un succès qu’on
peut difficilement contester. Seulement, ce type de jeu est particulièrement vulnérable au type de défenses –hargneuses, féroces et incroyablement denses- qui sévissent à ce moment-là de la
saison. La cohésion que cette équipe s’est forgée pendant toutes ces années de vie commune va-t-elle résister à ce qu’elle rencontrera en playoffs face à ces franchises plus expérimentés et
maîtres de la défense ? Combien de temps ces joueurs de un contre un attendront avant d’essayer de prendre les choses en main individuellement lorsque les difficultés se feront sentir ? Chacun
devra résister au « syndrome du sauveur » et avec des gros potentiels croqueurs comme Joe Johnson et Jamal Crawford ou des joueurs un peu justes en « decision making » (oui, Josh Smith, c’est de
toi qu’on parle), ça ne sera pas du gâteau. Surtout face aux roublards de Cleveland et de Boston.
Cette carence et les interrogations qu’elle entraîne ne suffisent pas pour décider du sort d’une équipe avant même que la série n’ait commencé. Mais il y a plus encore. Le secteur intérieur des
Hawks n’est pas taillé pour les joutes de la post-season, et a fortiori face aux trois raquettes concurrentes à qui on l’oppose. Al Horford est le seul vrai bon intérieur de métier de l’équipe et
son physique de power forward peut faire ses prières face au secteur intérieur caparaçonnée des Cavs, celui jamais facile à prendre des Celtics ou face à Dwight Howard. Il n’y a guère que Zaza
Pachulia pour apporter des mensurations dignes de ces confrontations mais il n’est que très peu utilisé et ses mains sont parfois si carrées qu’on croirait qu’elles sont dépourvues de doigts. Que
faire pour ce poste de pivot ? Horford se fera enfoncer et Pachulia ne pourra pas apporter beaucoup plus que le sacrifice de ses centimètres. Aucune solution n’est vraiment satisfaisante pour ce
qui les attend. D’ailleurs, qu’une équipe doive choisir entre le physique et le talent n’est pas bon signe quand il est question de disputer des playoffs.
Bref, faudra revenir l’année prochaine.
Julien Hélin, Fadeway.fr :
Si Mike Woodson et ses hommes ont démontré qu'ils avaient les clés pour battre cette équipe de Boston, les Hawks n'arrivent toujours pas à trouver la solution contre Orlando et surtout Cleveland, une équipe qu'ils rencontreront probablement au deuxième tour, si le classement reste en état. Défait à deux reprises contre Cleveland et trois fois contre Orlando, sans aucune victoire dans les deux cas, Atlanta n'arrive pas à contenir le secteur intérieur des deux équipes. Dépassé par Dwight Howard (21.7 ppg, 14.3 rbds et 3 pds à 60% en tirs en trois matchs), Al Horford n'est pas encore de taille pour lutter face à un tel joueur dans la raquette. Encore moins lors d'une série entière de play-offs. Surtout que comme l'a souligné StillBallin, les alternatives dans la raquette ne se bousculent pas. Cette dernière apparaît par ailleurs bien maigre face à celle des Cavaliers, qui viennent en plus de récupérer Z.Ilgauskas. Un problème de plus pour les Hawks qui auront déjà du mal à contenir un LeBron James qui s'était complètement baladé l'an passé...
Malgré un effectif très prometteur, il sera donc difficile pour les Hawks de résister aux "machines" Magic et Cavaliers. Néanmoins il ne faudra pas prendre cette équipe d'Atlanta à la légère car elle possède vraiment des joueurs très intéressants. Derrière les deux "gâchettes folles" que sont Jamal Crawford et Joe Johnson, Woodson possède un roster composé d'un néo All Star, en la personne d'Al Horford, d'un ailier fort qui mériterait de l'être [Josh Smith] et d'un meneur très expérimenté [Mike Bibby]. Méfiance donc.. Le match de mercredi soir contre Orlando et les deux prochaines oppositions contre Cleveland, le mois prochain, devraient nous donner un peu plus d'indications sur les chances réelles d'Atlanta.
Ecrire un commentaire - Voir les 5 commentaires - Partager
Derniers Commentaires